Comme un parfum d'immortelle par Laure Enza
Army revient en Corse en pèlerinage sur les traces de l’amour de sa vie, son mari qui est décédé il y a un an.
Elle ne cherche surtout pas à côtoyer qui que ce soit et pourtant dès le début elle se retrouve happée par un chien SDF, une voisine et ses deux gremlins, une vieille excentrique qui parle franglais et un bel Apollon. C’est beaucoup trop pour la quinquagénaire sur la défensive qui n’aspire qu’à la solitude et au repos. Mais le charme de la Corse et la douce folie qui règne dans ce complexe vont rapidement avoir raison de sa carapace pour la ramener vers la vie.
En passant devant ce livre j’avais été attiré par la douceur qui se dégage de la couverture et la poésie du titre. En lisant la 4eme de couverture bien sûr le mot Corse a effacé mes dernières hésitations. En effet en 1987 je suis tombée folle amoureuse de l’île de beauté, surtout la région de Calvi justement où se déroule l’histoire. Et aussi de la gentillesse de ses habitants ( et non ce n’est pas flagornerie mais vraiment sincère !)
J’aurai pu être un peu déçue parce que si ça se passe bien en Corse, l’île n’est pas omniprésente en dehors de quelques passages.
Mais Army avec sa tristesse et son côté grognon m’ont rapidement attachée, je me suis un peu reconnue dans son côté seul le calme et la nature sont capables de réconforter et apaiser les blessures, et son côté râleuse aussi. En plus elle a les mêmes références cinématographiques que moi.
Charline la voisine Barbie girl que se voudrait mère et épouse parfaite mais qui s’oublie et qui en fait, même si elle s’autoproclame mère au top se rend bien compte qu’il ne suffit pas de lire tout les livres théoriques pour se transformer en Mary Poppins. J’avais envie de la secouer et en même temps je la plaignais.
La vieille starlette septuagénaire américano-russe m’a beaucoup fait rire. Son excentricité, son vocabulaire, sa façon de se mêler de tout, et de ne rien prendre au sérieux, ses souvenirs qu’ils soient véritables ou imaginaires. Tout chez elle la rend attachante, n’est-il pas ?
Et puis il y a Anton le bel Apollon mélange d’Aquaman et de Tarzan, lui est un peu too much, beau, gentil, doux, sensible avec de l’humour. Le play-boy qui n’en est même pas un, pour le coup l’auteur a fait fort.
Il y a aussi Julo le jeune barman complètement à côté de ses pompes avec ses histoires farfelues et sa poésie, j’ai trouvé très jolie l’histoire du renard nordique.
L’auteur traite de sujets graves, le deuil, la solitude, le retour à la vie, les relations mére-enfants etc... de façon très drôles on sourit beaucoup, on s’émeut aussi sans que ce soit lourd.
J’ai pris énormément de plaisir à suivre ces différents personnages.
Et en plus cerise sur le gâteau l’auteur a une belle écriture, de belles phrases avec du vocabulaire choisi et riche.
Un bon moment et donc un livre que je recommande.