Plus on est de fous, plus on s'aime de Jacky Durand
Bonjour, c’est un coup de cœur que je vous présente aujourd’hui. L’auteur m’était inconnu mais en regardant les sorties du mois le titre m’avait attiré l’œil et le résumé avait fini de me convaincre. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à être autant enthousiasmée.
L’histoire : Un soir, sur une aire d’autoroute qui sent les taillis brûlés, Roger l’ancien taulard qui faisait sauter les fourgons blindés et Joseph le Parisien bourgeois repenti s’installent pour casser la croûte à l’arrière de leur vieux Volvo F89. Soudain une voiture débarque et laisse derrière elle un panier en osier. Roger, bonhomme aux grosses mains boisées, s’approche et découvre avec stupeur un bébé endormi. Que faire du marmot ? Roger veut l’emmener à la maternité la plus proche. Dans son coin, caressant le doux duvet de l’enfant, Joseph sourit. « Et si on le gardait, ce bébé ? » Amis depuis l’enfance, les deux hommes vivent dans une maison forestière sans aucun confort moderne. Comment y accueillir un enfant en bas âge ? Comment s’en occuper au quotidien, au contact de cette nature rustique rythmée par les travaux manuels ? Et surtout comment garder ce bébé en toute légalité ?
Mon avis : Pour commencer une belle écriture aux dialogues, parfaitement ciselés. Roger à un vocabulaire argotique comme pouvait l’avoir le chourineur des Mystères de Paris. Pas des jurons, mais un vrai vocabulaire d’un autre temps parfois. Mais rassurez-vous, c’est seulement de temps en temps, tout le monde est capable de le comprendre.
Ensuite des personnages bien travaillés dont on découvre petit à petit les failles, leur ancienne vie se dévoile par bribes, tout doucement sans non plus aller trop loin afin de ne pas perdre le lecteur, de nous laisser dans le moment présent. Ce ne sont pas des héros, ils ont tous un côté ou un passé sombre, mais ensemble ils forment un groupe aussi disparate que soudé.
Même si une ombre plane, si j’ai mouillé mes yeux à un moment, il ressort de ce livre un climat de douceur et de bonheur simple, comme les premières fleurs ou le chant des premiers oiseaux après la froidure de l’hiver, comme le premier sourire d’un être qui croyait sa vie brisée et qui se surprend à espérer de nouveau.
J’ai une tendresse particulière pour les « cabossés » de la vie et ceux-là sont particulièrement attachants.
Une très belle découverte pour moi, ce sera sans conteste un de mes préférés de ce mois d’avril. Un livre tout public à lire et relire les jours trop gris.