Tous les matins, elle boitait de Mélinda Schilge
Bonjour, aujourd’hui je vous présente « Tous les matins, elle boitait » de Mélinda Schilge roman auto-édités sorti en avril 2021.
« Jeanne n'est pas une jeune femme comme les autres. Nous sommes à Paris pendant les années folles. Elle aime les automobiles et autres mécaniques du moment, le cinéma, cet art mineur qui perce encore difficilement - alors que son père est peintre. Une fois en âge de se marier, elle s'intéresse peu aux hommes contrairement à ses amies et en vient à se demander si elle saura aimer. De plus, elle vient de se découvrir une famille en Alsace qui parle une langue que l'on pourrait confondre avec de l'allemand, alors que cette région est censée être heureuse de retourner dans le giron français.
Touchée par les violences extrémistes de l'entre-deux guerres, comment va-t-elle concilier ses balbutiements dans une vie conjugale avec des convictions qui la mettent en porte-à-faux avec sa famille, et sa mère en particulier ? »
En mai 1968 alors que la petite fille de sa cousine qu’elle héberge en plein Paris, lui assène qu’elle Jeanne ne peut comprendre la jeunesse parce que sa génération manquait d’audace. Jeanne décide de lui dévoiler sa correspondance avec sa cousine Marilène la grand-mère de Lucie.À travers ces échanges épistolaires, on assiste à la rencontre d’une enfant avec sa famille alsacienne. Malgré la barrière de la langue au départ les deux cousines vont apprendre à se connaître et à devenir de vraies amies malgré tous les écueils que la vie déposera sur leur chemin.
On découvre une jeune femme à la fois faible et volontaire, qui ne ressemble pas aux autres, ses sujets d’intérêts sont plus masculins que féminins pour l’époque.
De plus, le destin ne voulant pas lui permettre de donner la vie, elle se trouve une passion pour le cinéma qui en est encore à ses balbutiements. Et aussi à la politique de l’entre deux guerres.Ses origines alsaciennes la rendent particulièrement sensible à la question allemande.
J’ai trouvé Jeanne très attachante avec sa sensibilité, sa fougue, ses doutes et sa façon d’aller au bout de ses idées.
J’ai aussi bien aimé cette partie historique, le regard d’une partie de la famille parti sur Paris loin de son Alsace d’origine, et le regard que portait l’autre partie restée en Alsace sur la France.
Ces « malgré nous » ballottés entre France et Allemagne sont une partie importante de ce roman et c’est très intéressant pour ceux qui connaissent mal cette période de notre histoire.
Une lecture à la fois tendre et dure que j’ai bien appréciée par son réalisme, on voit que l’auteure sait de quoi elle parle. Je vous le recommande.