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Badge Critiques à la Une 10 chroniques de livre

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Bonjour aujourd’hui, je vous présente « les sources » de Marie-Hélène Lafon, un livre audio édité par Lizzie.

 

Ce roman très court (un peu plus de deux heures) permet à l’auteur de jeter un regard sur sa jeunesse.

C’est un roman choral, la première partie la plus longue, se déroule dans les années 60. C’est le récit d’une jeune femme mère de 3 enfants rapprochés qui sont toute sa vie, avec sa ferme dont elle est si fière.
Une femme détruite par le travail, mais surtout par le père de ses enfants qu’elle nomme « il » qui la bat, la méprise et lui fait peur.
Une femme brisée par les humiliations, la peur et l’isolement, elle finit par reprendre à son encontre les propos infâmes de son mari.
La façon qu’a l’auteure de ne nommer vraiment que les enfants de toujours dire il, ou lui, le style direct, sans fioriture en restant témoin sans prendre partie pour ainsi dire, m’a percuté, j’ai éprouvé énormément d’empathie pour cette pauvre femme et craint la suite. 7 ans plus tard, l’auteure nous plonge dans sa tête à lui, il vit seul dans sa ferme qu’il fait tourner avec rigueur et réussite. On revit à travers lui les années du divorce ses ressentis envers celle qu’il finit par appeler « la mère des enfants ». Même si j’ai bien été obligé de lui reconnaître quelques qualités au moins en tant que travailleur. Je n’ai pas réussi à trouver la moindre excuse à cet homme.

Et vient ensuite en toute fin une partie encore plus courte, l’une des filles du couple vient fermer le portail de cette ferme dans lequel elle n’a même pas envie d’entrer. Il est temps pour ces enfants de vendre la ferme dont ils ont hérité, pour enfin laisser couler la source de leurs souvenirs afin qu’ils s’échappent.

 Un livre très fort qui même s’il se déroule il y a cinquante ans en pleine ruralité n’est pas si loin d’être encore actuel. La peur, le regard des autres, l’isolement (malgré notre hyper connectivité), la fierté aussi font qu’il n’est pas facile d’échapper à une relation toxique, surtout avec dans ses bagages de jeunes vies. Que l’on soit femme comme ici ou homme parce que les pervers narcissiques sont des deux côtés.
L’auteure nous le fait ressentir très fortement dans ce roman bref et concis, même si pour ma part, j’aurais aimé savoir ce qu’est devenue la mère si elle a su se reconstruire.
L’écoute de la lecture de Véronique Vella est parfaite.


 

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