Les oeillères de l'éléphante de laurie Heyme
Bonjour aujourd’hui je vous présente « Les œillères de l'éléphante » de Laurie Heyme sorti en auto-édition en décembre 2021
« Quand Louise voit sa mémoire d’éléphant prendre la poudre d’escampette, sa vie bascule. Habitante d’un quotidien qu’elle ne supporte plus, elle jongle entre une mère tyrannique et un compagnon manipulateur, sans réussir à enlever ses œillères.
Il lui faudra un électrochoc, envoyé du ciel par son père défunt, pour faire voler en éclats toutes ses croyances et lui permettre d’affronter ses bourreaux.
Mais le chemin vers sa libération ne sera pas sans embûches. Entre la découverte d’un secret de famille inavouable et un voyage au cœur de New York, Louise nous emmène dans ce périple douloureux qu’est la résilience.
Parviendra-t-elle, au milieu de tout ce tumulte, à se retrouver enfin ? Finira-t-elle par devenir l’actrice de sa vie, à défaut d’en être la spectatrice ? »
Ce livre m’a surpris, j’avais vu feel-good je le pensais de la veine des feel-good habituels et ce n’est pas le cas.
Bien sûr Louise est une jeune femme mal dans sa peau, reine de l’autoflagellation qui suite à deux graves chocs presque simultanément va perdre pied et se retrouver à l’hôpital avec une amnésie.
L’amnésie à une chose positive, toutes les pensées négatives, culpabilité et autres se trouvent aussi effacées. Et là elle se rend compte que ce qui l’entoure, sa vie etc. ne semble pas être en adéquation avec elle.
Va s’ensuivre une quête d’identité et surtout une volonté de ne plus se laisser dominer.
Pour cela j’ai apprécié le personnage, parce qu’avant j’avais vraiment envie de la secouer sa manière de se rabaisser constamment tout en en ayant conscience m’agaçait.
Bien sûr, j’ai détesté Marguerite, cette mère qui avait tant écrasé ses filles.
Mais celles pour qui j’ai eu le plus d’empathie ce sont la sœur New-yorkaise et la meilleure amie Alice.
J’ai beaucoup apprécié la découverte de New-York à travers les yeux de Louise.
La plus émouvante partie de ce livre pour moi est apportée par Masha, on devrait tous croiser une Masha un jour dans notre vie.
Il y a beaucoup de subtilité dans la peinture des personnages, ils ne sont pas noir ou blanc, comme dans la vraie vie, il n’y a pas les bons et les méchants, mais des personnes que la vie à blesser et qui font ce qu’ils peuvent pour survivre, même s’ils ne font pas forcément les bons choix.
D’où ma première réflexion sur les feel-good où normalement à la fin tout le monde est parfaitement heureux. Ici, c’est plus réaliste et j’ai terminé ce roman sur un sentiment de tristesse et d’injustice, qui fait que j’ai du mal à le classer en feel-good. Ce qui ne retire rien à la qualité de ce premier roman d’une auteure à la plume sensible, facile à lire.
Une belle histoire qui traite de résilience, de deuil, stérilité, mensonges et secrets de famille, mais aussi des dégats de la mauvaise image que peut renvoyer un parent, tout comme la difficulté de vivre la pression d’un parent qui reporte ses envies et frustrations sur son enfant, voulant faire de lui ce qu’il n’a pas réussi lui même.